Il est possible d’allier pelouse ayant fière allure et environnement en adoptant des solutions de rechange aux pesticides.
Les compagnies d’entretien des pelouses utilisent de nombreux produits interdits de vente aux particuliers. Lisez l’article sous la rubrique Une belle pelouse mais à quel prix? pour en savoir davantage. Par ailleurs, l’article À propos des pesticides sur le site Web du ministère du Développement durable, de l’environnement et des parcs du Québec vaut le détour pour avoir un aperçu général de la question.
Une belle pelouse mais à quel prix?
Sous notre climat, l’entretien d’une pelouse devient presque un art. Hiver rigoureux et grande variation des températures durant la belle saison mènent la vie dure au fragile tapis de verdure qui pare le pourtour de nos demeures de banlieusards. D’où le réflexe bien compréhensible de recourir à des entreprises spécialisées pour en prendre soin et maintenir son apparence. Afin de répondre aux attentes et exigences de leur clientèle, ces entreprises disposent de tout un arsenal de techniques (aération, défeutrage, chaulage) et de produits (herbicides, pesticides, engrais, fertilisants) dont elles usent selon les circonstances. Réussissent-elles à atteindre le but recherché? À voir l’aspect verdoyant de la plupart des pelouses à l’occasion d’une promenade estivale dans nos quartiers, on pourrait répondre par l’affirmative. Néanmoins, à l’heure où vivre dans un environnement sain devient de plus en plus une préoccupation majeure, n’y a-t-il pas lieu de se demander si les produits utilisés par les entreprises en question peuvent être nuisibles à notre santé et quels effets ils ont sur l’environnement?
Parmi les multiples produits dont font usage les compagnies d’entretien des pelouses, en voici trois qui ont été pulvérisés dans le quartier Limbour en 2014 : Dicamba, Fiesta et Deltaméthrine. Le premier est la matière active de plusieurs produits commerciaux, dont Oracle, herbicides pour plantes à larges feuilles. Le second est le nom commercial d’un herbicide dont l’ingrédient actif est le fer (FeHEDTA). Enfin, le dernier est un insecticide utilisé contre les vers gris, les fourmis, les punaises velues et la pyrale. Le degré de toxicité des produits toxiques, dont les trois susmentionnés, est établi en laboratoire au moyen de tests effectués essentiellement sur des mammifères. Il en résulte des données permettant d’en déterminer les dangers pour la santé humaine. D’autres analyses visent à connaître leurs effets sur l’environnement (poissons, insectes, cours d’eau, sol). Il existe un site Web québécois fort utile en cette matière, qui répertorie les propriétés nocives des produits commerciaux. Il vaut la peine d’y jeter un coup d’œil : http://www.SAgEpesticides.qc.ca.
Vous y apprendrez, entre autres, que ces produits, que l’on nomme matières actives, se révèlent toxiques à divers degrés dans des conditions de laboratoire, et que le lessivage (arrosage et eau de pluie) les entraîne dans les cours d’eau où ils risquent éventuellement de perturber l’écosystème. Dans les faits, toutefois, la preuve d’un lien de cause à effet entre leur utilisation et la baisse du nombre d’abeilles et du nombre d’espèces de poissons dans nos rivières, et de combien d’autres effets néfastes, est malheureusement difficile à établir à court terme.
À la défense des compagnies d’entretien des pelouses, mentionnons qu’elles doivent se plier à des normes gouvernementales. Par ailleurs, les tables de toxicité relative des principaux ingrédients que contiennent les pesticides d’usage commercial et domestique sont mises à jour annuellement (ministère de l’Environnement du Québec), si bien que les évaluations peuvent changer en fonction des nouvelles études. En contrepartie, même si les produits en question sont plus ou moins sécuritaires quand ils sont appliqués en conformité avec les instructions de leurs fabricants et selon les règlements gouvernementaux, qui s’étonnera d’apprendre que les instructions ou les règlements n’ont pas été suivis à la lettre. En outre, faut-il le rappeler, il a quand même fallu 40 ans avant qu’on interdise l’utilisation du tristement célèbre DDT (début des années 1970), dont les effets sur la santé humaine et l’environnement ont été désastreux. Et plus récemment, en mars 2015, le glyphosate, matière active du renommé herbicide Round-up, a été classifié cancérogène après plus d’une quarantaine d’années d’usage.
En conclusion, si vous confiez l’entretien de votre pelouse à une compagnie spécialisée dans ce domaine, cherchez à savoir quels produits seront employés. Exigez ceux qui ont le moins d’incidence sur l’environnement. Tentez aussi de savoir si la compagnie est fiable et si elle offre un programme de formation à ses employés.
La solution de rechange à l’utilisation de produits toxiques pour avoir un beau gazon vert, c’est un parterre naturel, constitué de diverses espèces de graminées, de paillis naturel et de végétaux adaptés au sol. Sous la rubrique Options écologiques vous trouverez des idées et d’autres façons de procéder pour obtenir une pelouse sans pesticide.
Nous vous les proposons des options écologiques:
Association des producteurs de gazon, Une pelouse durable
Gouvernement du Canada, Comment avoir une pelouse saine
Fabienne Couturier, La Presse, Par quoi remplacer le gazon
Équiterrre, Bien choisir son entrepreneur horticole
Serge Fortier, Zéro mauvaises herbes …c’est possible! (disponible à la bibliothèque de Gatineau)
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